L'amour est en villeRassembler ce qui est épars

L’amour du premier battement de cœur au dernier

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L’amour est porté à l’origine, au niveau embryonnaire. « Le cœur, c’est la racine et la souche de toute notre existence et tout le monde le sait », expliquait l’écrivain Christian Bobin.

Alain-Jacques Valleron, épidémiologiste membre de l’Académie des sciences, soulignait d’ailleurs dans « Les Rencontres Capitales » le côté quasiment incurable de ne pas avoir été aimé par sa mère. « La quête d’amour est inévitable. On sait par des expériences chez les animaux, chez les rats par exemple, que les petits privés d’amour 15 minutes par jour, c’est à dire séparés de leur mère, développent des troubles, y compris jusqu’à l’âge adulte. Cela veut dire que pour eux l’amour est absolument nécessaire. On sait, avec les macaques, qui ont été très maltraités, que quand on les privait d’une relation d’amour avec leurs parents, ils avaient un très mauvais avenir. Il y a eu une expérience qui serait impossible aujourd’hui parce que pas éthique : on a proposé a des petits macaques soit d’être avec des fausses mères en métal qui avaient un biberon pour assurer leurs besoins, soit avec des mères toute douce, et ils ont tous choisi contre leur intérêt de lactation la tendresse, l’amour. Ils sont allés plus loin en isolant longtemps de petits macaques… qui une fois adultes étaient totalement perdus. Les femelles ne pouvaient plus faire d’enfant. Fécondées de force, les enfants sont morts rapidement. L’amour est ressenti dans notre corps. C’est un besoin. Dans mon laboratoire, on a réussi à reconstituer des trajectoires de pupilles de la nation. Chez les mères qui ont appris pendant leur grossesse la mort de leur mari, leur enfant a vécu moins longtemps. Ce qui n’est pas le cas quand l’annonce est survenue après la naissance de l’enfant. L’amour est immuable parce qu’on le sent en soi. Et d’ailleurs les personnes qui donnent de l’amour ont une meilleure santé que ceux qui n’en donnent pas. »

« Si l’amour est inscrit en nous, évidemment il veut être vivant toute la vie, observe la psychanalyste et essayiste Marie de Hennezel. On va le rechercher toute la vie, même dans le grand âge. L’amour change et nous change. On apprend avec le temps un amour qui nous fait sortir de nous-mêmes, moins possessif. La qualité d’amour vient avec l’âge. Il prend même une dimension spirituelle. Il s’associe à la joie. » Et d’ailleurs, très fréquemment, celui qui voit sa mort venir veut témoigner son amour à ses proches. C’est son dernier message. Il veut s’assurer que son amour a été bien ressenti.

« L’amour c’est être disponible à ce mouvement qui nous sort de nous-mêmes, l’amour c’est ce qui va nous révéler autre que ce que nous sommes, pense le sociologue Jean-Claude Kaufmann. Et il y a mille autres qui peuvent être révélés en fonction des rencontres. »

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