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Le portrait inattendu d’Hélène Mannarino

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Jeune journaliste, Hélène Mannarino est une figure montante à la télévision comme à la radio. Ce métier, la jeune femme le porte depuis son enfance. Qui dit vocation entend travail. C’est son credo. Alors faisons le portrait de celle qui creuse quotidiennement le premier cercle de ses invités pour atteindre le cœur, les habitudes, et les souvenirs de ceux-ci et établir justement par ce moyen des portraits différents.

Le portrait inattendu d’Hélène Mannarino

Pour faire un beau portrait il faut une histoire et du sens. Apprécions le destin d’Hélène Mannarino par le biais du « Deviens qui tu es » (de Pindare et Nietzsche) car il est affaire d’authenticité, de prédestination. Et faisons un pont avec le « Beruf  » cher à Max Weber : la profession comme vocation.

Valenciennoise, Hélène Mannarino est la fille de Geneviève et de Léonard, porte un nom d’origine calabraise. Son prénom lui vient de la chanson « Hélène » de Julien Clerc, aimée par son père, de qui elle tient ses yeux.

A 8/9 ans déjà, elle est déjà très curieuse quand elle voit les journalistes à l’ouvrage au festival du film de Valenciennes, quand elle voit l’importance de l’information dans son cercle familial. La lecture de La voix du Nord est d’ailleurs pour son père un instant sacré. Ce pouvoir l’attire. Hélène veut elle aussi captiver.

Et c’est d’ailleurs dans les bureaux valenciennois du journal local – un bâtiment qu’elle longeait tous les jours en allant au collège – qu’elle fera son stage de troisième avec la « boule au ventre ». De quoi lui permettre d’assister aux réunions de rédaction, ou de suivre des journalistes en mission. Ses premiers reportages sur le terrain ? Au sein du Phénix pour un concert d’Art Mengo et à l’université où Jacques Lang avait rencontré des étudiants.

Adolescente, Hélène Mannarino est passionnée par les médias. Elle porte déjà son rêve. Elle travaille pour l’atteindre. Pour étancher sa soif de connaissance sur le domaine, elle assiste même avec sa famille à une émission dominicale de France 3, « On ne peut pas plaire à tout le monde ». Un talk-show de Marc-Olivier Fogiel, celui qui lui a donné l’envie de faire ce métier. Elle y prend des notes. Le journal télévisé est sa grand-messe, elle l’analyse. C’est une bosseuse Hélène Mannarino… Son objectif : analyser, informer, décrypter, pouvoir porter l’information et captiver.

Une première année en licence communication à Lille, une année en licence d’histoire à Lille 3, puis une deuxième année d’histoire par correspondance tout en travaillant tôt le matin au standard de RTL. Dans la matinale de la radio, présentée par Vincent Parizot, officie le célèbre Jean-Michel Apathie. C’est par lui qu’elle obtient un stage à Canal Plus dans les coulisses du « Grand Journal ». Et pourtant, faire le pas fût difficile pour Hélène. Stressée, elle n’ose aller donner au chroniqueur son CV. Une amie frappe à la porte du bureau d’Apathie à sa place. Devant le fait accompli, elle fait la démarche, avec succès, elle lui explique qu’elle veut apprendre le métier. La voici à l’Institut Européen de Journalisme de Paris et stagiaire à Canal Plus. Car pour apprendre il faut être sur deux rails : les bases et l’expérience.

Et elle apprend bien puisqu’elle devient assistante pendant deux saisons à « La Nouvelle Edition » d’Ali Badou et Emilie Besse, toujours chez Canal Plus. La Nordiste obtient même un contrat de journaliste avant d’être diplômée. Tout s’enchaîne, Samuel Étienne à Europe 1 et des premiers pas à l’antenne en 2014 dans Le « Labô » de France Ô. Ses débuts la rendent anxieuse au point d’avoir le sentiment que sa mâchoire est bloquée, elle ne parvient pas à sourire. Mais elle s’habitue. Et sur C8, elle devient chroniqueuse dans « Le Grand 8 » (« La semaine d’Hélène ») et « Il en pense quoi, Camille ? » en 2016, avant un changement de ligne éditorial. On la voit aussi dans l’éphémère « Un soir à la Tour Eiffel » présenté par Alessandra Sublet sur France 2.

Thierry Thuillier, alors directeur général de LCI, l’a remarquée. Il lui propose la chronique culture de la matinale de la chaîne d’information. Puis « La carte blanche », format d’interview de 14 minutes qu’elle mène depuis 2017 sur LCI. Toujours dans le groupe TF1, elle prend la suite de la présentation du programme « Appels d’urgence » sur TFX.

Son truc, depuis « Le Lab.Ô », s’intéresser à l’humain, appeler des proches de ses invités pour avoir des indiscrétions et les surprendre en sortant du cadre classique des interviews, toujours en toute bienveillance. Elle le fait aujourd’hui sur LCI mais également sur Europe 1 avec « le portrait inattendu », en plus de la chronique culturelle. Outre la qualité du propos, l’approche décalée de ses portraits – où elle se sait se mettre en retrait pour laisser la lumière à l’invité- , elle se signale par une technique vocale qui lui donne une tessiture remarquable, un phrasé net, une parole chaude. Donc une personnalité reconnaissable immédiatement, ce qui est fondamental en radio. Car là aussi il faut deux rails, le fond et la forme.

Reprenons les vers de Corneille pour qui « la valeur », chez les « âmes bien nées » n’attend pas le nombre des années. Les vertus sont innées. Et le travail paie. Ce qu’Hélène Mannarino propose est de qualité tout simplement. Ses invités apprécient les entretiens et portraits qu’elle réalise. De quoi lui permettre d’avancer encore et toujours. Avec pour références Anne-Elisabeth Lemoine pour son naturel, Audrey Crespo-Mara pour le professionnalisme, et Yann Barthes pour le ton. Reste à travailler l’anglais, son petit point faible.

« Deviens qui tu es ». Hélène Mannarino est sur le chemin. Et tant que ses pieds toucheront le sol, elle avancera sur celui-ci.

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