Rassembler ce qui est épars

Tout un symbole

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« Ceci n’est pas une pipe. » René Magritte n’a pas menti. Tentez de la fumer et vous le constaterez. C’est une représentation d’une pipe, pas une pipe, et aussi une invitation à basculer dans le monde des idées. Acceptons l’invitation et parlons symbole.

Sans forcément toujours le réaliser, nous vivons au milieu de symboles. La colombe est le symbole de la paix, une croix verte nous indiquera une pharmacie, etc. Par association, analogie ou convention héritée, un élément devient actif. Il crée un lien, un pont. Il représente tout en codifiant.

Et pour cause, c’est du grec ancien (Sumbolon) que nous vient le mot symbole. A l’origine, il est un objet (une poterie par exemple) coupé en deux. Deux personnes gardant chacun une partie qui servira de signe de reconnaissance, tel un mot de passe. C’est donc quelque chose qu’on sépare aléatoirement pour que rassemblé, parfaitement imbriqué, il reforme une unité évidente.

Le symbole certifie donc la mise en contact, la réunion par la présence simultanée de deux choses autrefois confondues. Il permet de se reconnaître.

Le symbole invite donc à unifier ce qui a été séparé. C’est aussi une proposition à se dépasser par une rupture de plan, par le passage dans un autre ordre, celui de l’imaginaire. Seule manière de toucher à l’ineffable. En cela, le symbole peut devenir un outil d’individuation, de développement. Car il est le lien retrouvé après la brisure. Le symbole porte – symboliquement – les deux idées : séparation puis réunion. Soit la trame commune.

Le travail sur le symbole est parfaitement suggestif. Il exige une expérience intime et une participation par l’imagination qui mène vers des profondeurs insoupçonnées et une prise de conscience de l’être. Il s’agît là d’un processus par transfert (vers l’idée), qui en toute intelligence, et sans renoncer aux exigences de la raison, ne passe pas par la déduction, l’induction, l’analyse voire l’entendement. En cela c’est une des voies vers la Connaissance, comme l’expérience de pensée.

Prenons pour exemple des cils et pensons-les comme des sabres. Les yeux fermés, ils semblent combattre. Comme un symbole d’obscurantisme. Les yeux ouverts, les cils sont à distance. C’est la conciliation, la paix. Mais dans la poésie perse ou arabe, les cils devenaient d’autres armes, des armes de séduction. A chacun son approche sans chercher absolument la trop simple allégorie. Le symbole s’éprouve.

« Lorsqu’on accepte le symbole, c’est comme si s’ouvrait une porte qui mène dans une nouvelle pièce dont on ignorait auparavant l’existence. »

C.G. Jung
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